3.3.1 Résumé des données probantes et du raisonnement

À travers le monde, malgré l’impressionnante intensification du traitement antirétroviral (TAR), la tuberculose reste la principale cause de morbidité et de mortalité liées au sida. En 2019, la tuberculose était associée à environ 208 000 (30 %) des décès liés au sida (1). Les estimations mondiales montrent un écart de 44 % dans la détection des cas chez les personnes atteintes de tuberculose associée au VIH (1). Un examen systématique des études post-mortem portant sur les décès d’adultes liés au sida au niveau mondial a montré que la tuberculose était la principale cause de décès dans 37,2 % des cas (IC à 95 % : 25,7-48,7). La tuberculose n’avait pas été diagnostiquée avant le décès dans 45,8 % des cas (IC à 95 % : 32,6–59,1) (75). Détecter précocement la tuberculose et la traiter sans retard chez les personnes vivant avec le VIH est donc d’une importance capitale pour réduire la mortalité.

Un élément clé de la cascade de soins du VIH est le dépistage à quatre symptômes recommandé par l’OMS (toux, fièvre, sueurs nocturnes ou perte de poids) pour les adultes et les adolescents vivant avec le VIH. Depuis son introduction en 2011, il s’agit de la seule stratégie de dépistage de la tuberculose recommandée par l’OMS pour les personnes vivant avec le VIH. Il est recommandé de l’utiliser à chaque rencontre entre le patient et un agent de santé (19). Conçu principalement pour exclure la tuberculose active avant la mise en place du TPT, en raison de sa valeur prédictive négative élevée, le dépistage à quatre symptômes (W4SS) a été élaboré à partir d’une méta-analyse des données individuelles des patients (DIP) provenant d’études d’observation menées avant 2010 et avant l’extension du TAR (76). Cependant, une étude systématique plus récente a montré, chez les personnes vivant avec le VIH qui étaient sous TAR, que la sensibilité groupée du W4SS était de 51 % (IC à 95 % : 28,4-73,2) et la spécificité de 70,7 % (IC à 95 % : 47,7-86,4) (77). Pour les personnes vivant avec le VIH qui n’étaient pas sous TAR, la sensibilité était de 89,3 % (IC à 95 % : 82,6-93,9) et la spécificité de 27,2 % (IC à 95 % : 17,3-40). Une autre étude a montré que le W4SS avait une sensibilité de 42,9 % chez les femmes enceintes qui fréquentaient les services de prévention de la transmission mère-enfant au Kenya (78).

Une méta-analyse des DIP et un examen systématique de la littérature ont donc été entrepris pour évaluer plus avant la précision du W4SS chez les personnes vivant avec le VIH, en général et au sein de sous-groupes importants, et pour identifier d’autres outils et stratégies de dépistage qui pourraient améliorer la détection de la tuberculose chez les personnes vivant avec le VIH. Les outils et stratégies de dépistage examinés par le GDG comprennent l’utilisation de la protéine C-réactive, de la radiographie thoracique et des mWRD, aussi bien en tant que tests autonomes qu’en combinaison avec le W4SS. La culture était l’étalon de référence pour évaluer la précision des différentes stratégies de dépistage. Ces recommandations s’appliquent aux adolescents âgés de 10 ans et plus et aux adultes vivant avec le VIH ; pour les recommandations concernant les enfants de moins de 10 ans vivant avec le VIH, voir la Sous-section 3.4.

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