5.1.2 Considérations relatives à des sous-groupes

Enfants atteints d’une tuberculose des ganglions lymphatiques périphériques. Malgré le nombre limité d’enfants atteints d’une tuberculose des ganglions lymphatiques périphériques dans l’essai SHINE (N=19 dans le groupe de 16 semaines, et N=21 dans le groupe de 24 semaines), aucune différence dans la proportion de résultats défavorables n’a été observée entre les deux groupes. Cet essai a par ailleurs montré que le traitement de 16 semaines n’était pas inférieur à celui de 24 semaines chez les enfants qui ont à la fois une atteinte des ganglions lymphatiques périphériques et une atteinte pulmonaire (N=182 dans le groupe de 16 semaines et N=171 dans le groupe de 24 semaines). Ces résultats devraient rassurer les cliniciens quant à l’apparente lenteur de la réponse clinique au traitement antituberculeux, fréquemment observée chez les enfants atteints de tuberculose des ganglions lymphatiques périphériques (les ganglions lymphatiques demeurant hypertrophiés même après le traitement).

Enfants et adolescents vivant avec le VIH. Les enfants et les adolescents vivant avec le VIH remplissaient les conditions requises pour participer à l’essai SHINE ; 65 (11 %) ont été recrutés dans le groupe de 16 semaines et 62 (10 %) dans le groupe de 24 semaines. Quarante-neuf pour cent dans le groupe de 16 semaines et 43 % dans le groupe de 24 semaines recevaient un TAR au moment de leur recrutement. Vingt pour cent de ces enfants et de ces adolescents dans chacun des deux bras avaient un nombre de CD4 inférieur à 200 cellules par mm3. Cinquante et un pour cent de ces enfants et de ces adolescents dans le groupe de 16 semaines et 63 % dans le groupe de 24 semaines ont été classés comme ayant une forme sévère selon la classification immunologique de l’OMS pour les infections à VIH avérées (59). Dans ce sous-groupe, le schéma thérapeutique de 16 semaines était non inférieur à celui de 24 semaines, même si l’intervalle de confiance à 95 % pour la différence de risque était large (différence de risque = ‑4,3 ; IC à 95 % : ‑14,9 à 6,2).

Au vu de ces données probantes limitées, les cliniciens peuvent envisager de traiter pendant une durée de 4 mois les enfants et les adolescents vivant avec le VIH et atteints de tuberculose non sévère, en fonction de leur degré d’immunosuppression et de leur statut en matière de TAR, ainsi que de la présence d’autres infections opportunistes. Ces enfants et ces adolescents devront bénéficier d’un suivi rapproché, notamment à la fin des 4 mois de traitement, et le traitement devra être porté à 6 mois si les améliorations constatées ne sont pas suffisantes.

Enfants atteints de malnutrition aiguë sévère. Dans l’essai SHINE, la malnutrition aiguë sévère était définie par un score Z du rapport poids/taille <-3 ou par un périmètre brachial à mi-hauteur <115 mm (60). Trente enfants atteints de malnutrition aiguë sévère (5 %) étaient inclus dans le groupe de 16 semaines, et 33 (5 %) dans le groupe de 24 semaines. Il n’a donc pas été réalisé d’analyse de sous-groupe distincte pour ces enfants.

Compte tenu du caractère limité des données disponibles relatives à ce sous-groupe, et étant donné que la malnutrition aiguë sévère est définie comme un signe de danger, les enfants atteints de malnutrition aiguë sévère et de tuberculose non sévère doivent recevoir de préférence un traitement antituberculeux de 6 mois.

Nourrissons âgés de moins de 3 mois et/ou pesant moins de 3 kg. Les nourrissons âgés de moins de 3 mois et ceux pesant moins de 3 kg [y compris les prématurés (<37 semaines)] ne remplissaient pas les critères pour participer à l’essai SHINE. Un appel à données n’a pas permis d’obtenir de nouvelles données sur le traitement de la tuberculose congénitale et sur le traitement des très jeunes nourrissons (âgés de 0 à 3 mois) atteints de tuberculose. Par conséquent, les nourrissons âgés de 0 à 3 mois qui ont une tuberculose pulmonaire ou une lymphadénite périphérique tuberculeuse présumée ou confirmée doivent être traités rapidement avec le schéma thérapeutique de 6 mois (2HRZ(E)/4HR), conformément à la recommandation existante issue du document de 2014 (2016 pour la traduction française) Lignes directrices concernant la prise en charge de la tuberculose chez l’enfant dans le cadre des programmes nationaux de lutte contre la tuberculose (deuxième édition) (8). Un ajustement des doses peut être nécessaire pour tenir compte de l’effet de l’âge sur les risques de toxicité chez les jeunes nourrissons. La décision d’ajuster les doses doit être prise par un professionnel de santé expérimenté dans la prise en charge de la tuberculose chez l’enfant.

Enfants traités pour une tuberculose au cours des deux dernières années. Étant donné le risque accru d’échec thérapeutique et de résistance aux médicaments, les enfants et les adolescents traités au cours des deux dernières années ne remplissaient pas les critères d’inclusion de l’essai SHINE ; ils doivent être traités avec le schéma thérapeutique de 6 mois (2HRZ(E)/4HR).

Book navigation