3.1.1 Dépistage des symptômes

Le dépistage des symptômes est faisable, facile à mettre en oeuvre et peu coûteux. Il est également très acceptable, car il n’est pas invasif et fait partie intégrante de l’évaluation clinique des personnes prises en charge. Le dépistage des symptômes, en particulier de la toux, présente l’avantage supplémentaire de détecter généralement les personnes atteintes de tuberculose qui sont les plus susceptibles de transmettre la maladie. Toutefois, le dépistage des symptômes a une sensibilité faible et variable, notamment pour la détection précoce de la tuberculose. Le taux de positivité du dépistage des symptômes varie d’un milieu à l’autre, selon la prévalence d’autres affections non tuberculeuses et la qualité du dépistage. En particulier, l’apparition de la toux peut varier en fonction de la fréquence d’autres affections pulmonaires, du tabagisme et des niveaux de pollution atmosphérique. En outre, le dépistage des symptômes est subjectif et dépend tant de l’interprétation du prestataire qui effectue le dépistage que de la personne dépistée. Par exemple, les définitions de la toux (par exemple, toute toux, toux actuelle, toux « de longue date » ou prolongée, toux depuis 2 semaines ou plus) peuvent différer.

Toux

Cough

L’examen effectué pour la mise à jour de 2021 des lignes directrices estime que la sensibilité du dépistage de toute toux pour la détection de la tuberculose-maladie est de 51 %. Cela signifie que dans de nombreux milieux, environ la moitié des personnes atteintes de tuberculose ne toussent pas. Par conséquent, un dépistage basé sur cette seule manifestation clinique ne détecterait que la moitié environ des personnes atteintes de tuberculose-maladie. En revanche, ce dépistage présente une spécificité assez élevée (88 %), ce qui suggère que dans bon nombre des milieux inclus dans ces examens, la plupart des personnes exemptes de tuberculose-maladie ne toussaient pas. Cela dépend probablement de la prévalence des maladies non tuberculeuses et des autres affections dans la population dépistée.

Le dépistage de la toux prolongée – définie comme durant 2 semaines ou plus – est estimé être encore moins sensible (42 %) mais très spécifique (94 %) (Tableau 3.1). Il peut représenter un outil de dépistage utile pour les programmes qui souhaitent être efficaces et réduire le nombre de personnes non tuberculeuses aiguillées inutilement vers un test de diagnostic, mais il ne détectera pas la majorité des personnes atteintes de tuberculose prévalente, ce qui n’est pas acceptable pour la plupart des interventions de dépistage.

Tout symptôme de la tuberculose

Any TB symptom

Une autre solution consiste à dépister tout symptôme communément rencontré dans la tuberculose, notamment la toux, quelle que soit sa durée, les expectorations, l’hémoptysie, la fièvre, les sueurs nocturnes et la perte de poids. Dans les études examinées dans le cadre de la plus récente mise à jour des lignes directrices sur le dépistage, la sensibilité estimée du dépistage de tout symptôme de tuberculose était de 71 % – soit une valeur plus élevée que pour la toux seule – mais sa spécificité estimée était plus faible (64 %) (Tableau 3.1). Le taux de positivité peut être très élevé dans certaines populations, car les mêmes symptômes peuvent être causés par d’autres affections. Contrairement à la toux seule, la spécificité plus faible du dépistage de tout symptôme signifierait qu’un plus grand nombre de personnes non tuberculeuses seraient envoyées vers une évaluation diagnostique et que davantage de tests devraient être effectués pour confirmer un cas de tuberculose.

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