3.4.2 Considérations relatives au dépistage chez les enfants et les adolescents

Dans ces sous-populations d’enfants à haut risque, aucun des dépistages étudiés n’a atteint le profil de produit cible (sensibilité supérieure ou égale à 90 %), mais la radiographie thoracique était la plus proche de cette valeur. Des inquiétudes ont été soulevées quant au risque de biais d’incorporation en cas d’utilisation d’un étalon de référence composite pour ce groupe, car cela pourrait gonfler les estimations de la précision observée. Des inquiétudes ont également été soulevées quant au risque accru, chez les enfants, de diagnostics faussement positifs après un test de dépistage faussement positif par rapport au risque chez les adultes, car les enfants sont plus susceptibles d’être diagnostiqués par une évaluation clinique plutôt que par une confirmation bactériologique, et le processus de confirmation d’un diagnostic clinique pondère les résultats du ou des tests de dépistage. Dans le dépistage des groupes d’enfants à haut risque – y compris les contacts proches et les enfants vivant avec le VIH – l’équilibre entre les avantages de la détection précoce des cas grâce à des résultats de dépistage réellement positifs et le risque éventuel de surtraitement lié à des résultats de dépistage faussement positifs penche en faveur du dépistage. Dans le dépistage de populations d’enfants présentant un risque moindre de tuberculose ou dans les milieux à faible prévalence, l’équilibre entre la détection précoce des cas et l’éventuel surdiagnostic sera différent et devra faire l’objet d’un examen minutieux. Dans de telles situations, bien qu’une approche de dépistage très sensible soit importante pour maximiser la détection précoce des cas, les agents de santé doivent rester vigilants face à d’éventuels diagnostics faussement positifs et suivre attentivement les réponses autraitement, notamment en recherchant d’autres diagnostics potentiels chez les enfants et les adolescents si les symptômes ou les anomalies à la radiographie thoracique persistent.

Compte tenu du risque élevé de tuberculose et de mortalité chez les enfants séropositifs et chez ceux en contact proche avec des patients tuberculeux si la tuberculose n’est pas traitée, il est urgent d’utiliser tous les tests de dépistage disponibles afin d’accroître le diagnostic en temps utile dans ces populations à haut risque.

Les enfants vivant avec le VIH représentent un groupe important qui doit faire l’objet d’un dépistage régulier de la tuberculose et d’une thérapie préventive, étant donné le risque élevé de tuberculose et de mauvais résultats s’ils ne sont pas diagnostiqués à temps. Pour ce groupe, une stratégie de dépistage minimale essentielle consisterait à effectuer un dépistage régulier des symptômes de la tuberculose lors de chaque visite dans un centre de santé. Malgré le manque de données permettant d’évaluer la radiographie thoracique en tant que dépistage initial chez les enfants vivant avec le VIH, cet outil constitue une partie utile de l’évaluation diagnostique de la tuberculose chez tous les enfants, y compris ceux vivant avec le VIH, et plus particulièrement les jeunes enfants chez qui l’évaluation bactériologique est généralement négative (68). Les enfants et les adolescents qui sont des contacts proches d’une personne atteinte de tuberculose représentent également un groupe important pour le dépistage de la tuberculose-maladie et la mise en place d’un traitement préventif, étant donné leur risque élevé de développer la tuberculose et l’évolution rapide de la maladie.

Pour les enfants à haut risque de tuberculose, les pays devraient positionner le dépistage des symptômes et la radiographie thoracique de dépistage dans les algorithmes nationaux de dépistage et de diagnostic de la tuberculose, en fonction de leur faisabilité, du niveau du centre de santé, des ressources et de l’équité. Les algorithmes explorant les différents outils de dépistage sont présentés dans le manuel opérationnel (7).

 

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